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« lundijeudi » de Lionel Hoche

La surprise du chef arrive comme sur un plateau. Lionel Hoche revisite son parcours de danseur et de chorégraphe à travers des éclats de souvenirs et de genres. Des cours à l'École de danse de l'Opéra de Paris à l'incendie de l'Opéra de Saint-Etienne, quelques jours après l'entrée en résidence de sa compagnie en 1998. Mais il commence en évoquant les failles de son corps d'aujourd'hui, pour dévoiler petit à petit ses trésors cachés. 

Éclats de souvenirs, éclats de voix, éclats de couleurs (les chaussures et les costumes, plus cabaret les uns que les autres). Hoche est un véritable entertainer de music-hall, chanteur autant qu'acteur de commedia dell'arte, clown, danseur, saltimbanque. Si bien que sa présence lui permet une liberté absolue quant aux sujets abordés. 

Débarrassé de toute contrainte chronologique, Hoche traverse sa carrière comme il combine les genres, utilisant un masque d'Arlequin dans une ambiance de polar ou une peau d'ours pour une tragi-comédie. Abordé avec autant d'autodérision, de finesse et de savoir-faire, l'exercice autobiographique offre des niveaux de lecture abordables pour tous, même si on n'identifie pas les voix de Jiří Kylián, Véronique Doisneau ou Daniel Larrieu dans les parties enregistrées.

Mais quand Hoche chante, c'est live et ça passe comme un grand jeté à l'Opéra. lundijeudi résonne telle une forêt de signes qu'on peut traverser pour s'y perdre à volonté et y vivre une aventure chorégraphique. Mais on peut aussi contempler le tableau d'ensemble, regarder cet énergumène comme la représentation d'une espèce humaine quelque peu égarée, comme un artiste en mutation permanente ou un danseur entre deux âges, ayant parcouru trente ans de danse française et se trouvant peut-être au début d'une nouvelle vocation. 

« Je suis chorégraphe, pas interprète » dit-il, mais il affirme cela en se plaçant dans sa vie d'artiste  sur laquelle il revient. Dans celle qui pourrait ici commencer, il est un interprète hors pair, transdisciplinaire et transgenre. Une bête de scène, même en costume d'ours. 

Thomas Hahn

lundijeudi de et avec Lionel Hoche

création 2014, vue au festival Le Temps d'Aimer la Danse, Biarritz, Le Colisée

www.letempsdaimer.com

 

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