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Lisbeth Gruwez au Théâtre de la Bastille

Ne ratez pas Lisbeth Gruwez au Théâtre de la Bastille. Cette chorégraphe extrêmement talentueuse y est programmée du 10 au 20 mars avec deux pièces, It’s going to get worse and worse and worse, my friend  et AH/HA.

Voetvolk, le nom de la compagnie fondée par Lisbeth Gruwez, longtemps danseuse pour Jan Fabre – qui créa pour elle le solo Quando l'uomo principale è une donna et son complice, le musicien et compositeur Maarten Van Cauwenberghe, signifie l'infanterie car, disent-ils, « nous voulons jeter nos corps dans la bataille sans artifices techniques ».

Et c'est effectivement ce à quoi ils s'emploient. Ainsi en ce qui concerne les deux pièces présentées au Théâtre de la Bastille, la pièce It’s going to get worse and worse and worse, my friend finit par l’extase produite par le discours sur un corps et la pièce AH/HA commence par l’extase produite par le rire . (Lire notre critique)
À cette occasion et pour la première fois, elle se lance dans une pièce de groupe. « Le rire est un phénomène qui se manifeste en groupe, donc pour moi, c'était une évidence. » Mais dans les deux cas, pour Lisbeth Gruwez, il s'agit de creuser le corps en extase, lorsqu'il est dépassé par une force qui l'anime et le secoue.

Dans le solo It’s going to get worse and worse and worse, my friend. C’est un solo qui parle de l’énergie qui se dégage de l’orateur, un corps qui est tellement emporté par ce qu’il dit qu’il sort de lui-même, comme en extase.
La première source, la graine de ce solo est une interview de John Cassavetes qui parle de son film Opening Night.

Il est contrarié par le peu de crédit accordé à son travail, il critique Hollywood et la télévision. Au fur et à mesure de sa réponse, on observe ses gestes devenir de plus en plus pointus, ses yeux sont exorbités, son visage se remplit de rage. Après avoir vu cette vidéo, Lisbeth Gruwez eu envie de chercher comment un corps change quand il fait un discours.

« Cassavetes a été le point déclencheur. Ensuite j’ai regardé beaucoup d’autres discours. Hitler évidemment a été très utile, il est très théâtral mais aussi Barak Obama qui est très intéressant car il parle « en triangle », beaucoup avec sa tête, c’est plus fin. On pourrait dire qu’Hitler est wagnérien alors que Obama est plus Bach, avec des répétitions et des petits gestes. Je les ai tous passés en revue avec Mussolini qui se met toujours sur la pointe des pieds pour se grandir, il est plutôt comique. J’ai récolté tous ces gestes mais je ne les copie pas. Par contre, je les répète, je les digère en studio et dans ma vie courante, chez moi ou quand je fais mes courses. Je les assimile progressivement au point d’en faire une gestuelle quasi abstraite. »

Avec AH/HA, elle travaille pour la première fois avec un groupe, et cherche comment éviter de faire « un spectacle de danse », c’est-à-dire sans dicter des mouvements aux danseurs.

«Je veux que le danseur reste unique en bougeant et c’est pour cela que j’ai choisi de faire une pièce sur le thème du rire. Un thème qui me semble le meilleur pour permettre de faire groupe mais sans "unifier ".»

Théâtre de la Bastille, du 10 au 20 mars 2015

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