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Indispensable ! à l’Atelier de Paris. Entretien avec Ayelen Parolin

Née à Buenos Aires et travaillant à Bruxelles, la chorégraphe raconte son parcours atypique. Sa pièce Weg sera à l'affiche d'Indispensable ! à l'Atelier de Paris le 11 septembre prochain. 

Danser Canal Historique : Weg, qui a été créée en 2019 à Charleroi Danse, semble amorcer un nouveau virage dans votre carrière.

Ayelen Parolin : Effectivement.J’avais envie de changement et de réconcilier ce qui était souvent séparé dans mon travail. Cette pièce est comme un fort déclic qui me remémore le moteur de mon enfance. C'est-à-dire retourner à un endroit du bonheur.

DCH : Quel est cet endroit du bonheur ? 

Ayelen Parolin : Le frère d’une de mes tantes travaillait dans l’atelier de costume du théâtre Colón de Buenos Aires et nous offrait des places pour les générales. Ma première pièce fut Coppélia et, alors que j’étais très petite, j’ai découvert la magie du spectacle. Ce fut une fascination, comme un coup de foudre qui ne m’a jamais quitté. 

DCH : Pourquoi avez-vous quitté Buenos Aires ? 

Ayelen Parolin : Internet n’existait pas et j’avais besoin de découvrir d’autres styles de danse contemporaine. Quand je suis arrivée en Belgique j’ai vite compris qu’il m’était indispensable de tout désapprendre pour mieux réapprendre et ainsi, trouver mon identité artistique. 

DCH : Comment vous est venue l’idée de Weg ? 

Ayelen Parolin : Mon premier solo date de 2003 et j’ai le sentiment qu’il ne cesse d’évoluer et de se multiplier. Alors que Weg est conçue pour 9 danseurs, on y retrouve une certaine forme de collage, de découpage, soit des choses qui apparemment n’ont aucune relation.

DCH : Justement, vous évoquez les auto-organisations qui se construisent au sein d’un groupe, soit de possibles chaos.

Ayelen Parolin : Nourrie de la lecture de Sapiens de Yuval Noah Harari et de nos fantasmes sur nos ancêtres, j’ai répété pendant 3 semaines avec les danseurs sur un travail d’introspection par le biais d’improvisations. Ensuite la construction de Weg s’est faite à partir des différentes propositions. Il en ressort une énergie collective teintée de plaisirs intérieurs, de jouissances minimes, mais pas véritablement de chaos. Par contre, il est évident que l’on peut y ressentir l’empreinte de mes origines. 

DCH : Quand est intervenue la pianiste et compositrice Lea Petra avec qui vous collaborez une nouvelle fois ?  

Ayelen Parolin : La quatrième semaine. La composition de Lea est la base de la dramaturgie de la pièce. Elle dessine les actions, les espaces et les complexités de Weg.. Et le fait qu’elle joue sur scène permet de déployer des nuances et des rapports entre danse et musique assez étonnants. 

DCH : Est-ce que le confinement vous a donné d’autres idées de création ?  

Ayelen Parolin : Le confinement était nettement moins strict en Belgique qu’en France, donc je me promenai souvent dans la forêt et maintenant, j’ai une terrible envie de travailler dans la nature. Mon imaginaire s’est déplacé et je rêve de pièces jouées de façon presque clandestines dans des lieux improbables comme une clairière, un champ, une plage… 

Propos recueillis par Sophie Lesort

Weg : le 11 septembre à 21h à l’Atelier de Paris dans le cadre d’Indispensable !

Chorégraphie : Ayelen Parolin

Création musicale & interprétation : Lea Petra

Interprètes : Marc Iglesias, Jeanne Colin, Daniel Barkan, Kinga Jaczewska, Dan Mussett, Bianca Zueneli, Daan Jaartsveld, Piet Defrancq & Baptiste Cazaux

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