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« (H)ubris », la création de David Drouard

Co-produite par Suresnes cités danses, (H)ubris , la nouvelle création de David Drouard brouille volontiers tous les repères : entre homme et animal, entre virtuel et réel, entre les styles. Présentation.

Les interprètes

Conformément au titre de la pièce, ils sont eux-mêmes hybrides. Originaires de Crète ou de Bordeaux, ils viennent du hip-hop, du Krump, du contemporain. Choisis pour leurs expériences multiples et leur approche mixte de la danse, qui les rend plus aptes à déconstruire, à défaire, ils sont dans un rapport direct avec le mouvement. Ils ont de surcroît une aptitude particulière au travail au sol, essentiel pour cette pièce. Les divers états de corps qu’ils ont proposés ont nourri la création.

Le décor

La pièce s’ouvre sur un paysage de bâches dans un climat sombre, chtonien, énigmatique. Celles-ci glissent ensuite pour laisser apparaître un sol nu surmonté de trois dunes minérales, qui dissimulent un dispositif numérique de lumières et d’effets visuels. Ceux-ci sont projetés sur un écran de soie spécifiquement conçu en partenariat avec le circassien Etienne Saglio et les artistes de la Cie 14-20.

Animalité

La partie centrale de la pièce est très animale. Vêtus de collants couverts de poils, chaussés de sabots, les danseurs incarnent les différentes figures d’un bestiaire mi réel, mi mythologique. Cerfs, faune, nymphes ou minotaures sont évoqués par un travail sur les positionnements de buste, les épaulements, les regards et les déplacements. Les sabots dont ils sont chaussés déplacent le poids de leur corps vers les genoux, allégeant le bassin dans un troublant déséquilibre. La densité de leur présence et l’effet de meute induit par le groupe créent une relation frontale particulière avec le public, entre provocation et séduction.

Un Faune électronique

Sur le Prélude à l'Après-midi d'un Faune de Debussy remixé dans une version pour synthétiseurs écrite par le compositeur japonais Isao Tomita, le danseur Mehdi Baki, en boxeur couleur chair, revisite le célèbre solo du Faune. Quant aux nymphes, elles apparaissent en état de suspension grâce à un travail précis de déstabilisation des appuis et de mouvements d’élévation très semblables à ceux du hip-hop.

Le titre

(H)ubris  évoque l’idée d’une démesure, d’un rêve prométhéen jamais assouvi. Celui d’une humanité à qui l’univers virtuel offre désormais un possible support à toutes les expérimentations. Dans ce monde parallèle au réel, les nymphes d’aujourd’hui deviennent ces créatures étranges, au sexe et à la nature indéterminée.

Le chorégraphe

Après une formation en danse classique et contemporaine couronnée par une médaille au CNSMD de Lyon, David Drouard a été pendant quinze ans l’un des danseurs d’Odile Duboc qui l’a également « construit en tant que chorégraphe ». Il a participé à la création d’ Allegoria Stanza d’Abou Lagraa en 2002, où il a pour la première fois côtoyé des interprètes hip-hop, et expérimenté d’autres gestuelles avec la compagnie Montalvo-Hervieu. Pour cette création, tout en s’appuyant sur un important dispositif technique, il a placé le corps au centre du travail de préparation, notamment dans son rapport au sol. Co-produite par le Théâtre de Laval, la pièce y sera représentée le 20 février avant une tournée en Pays de Loire et une date à Décines en octobre.

 Isabelle Calabre

Les 3 et 4 février à 21h, salle Jean Vilar dans le cadre de Suresnes Cités Danse

(H)ubris

Chorégraphie David Drouard
Avec Mehdi Baki, Romain Veyssere, Victor Virnot, Christakis Spyros et Antoine Bouiges
Conseiller en dramaturgie Florian Gaité

Musique Éric Aldéa, Ivan Chiossone
Vidéos Camille Cotineau
Conception et dévéloppement réalité virtuelle Vincent Roudaut
Infographie Sébastien Sidaner
Lumières Julien Guenoux
Scénographie, lumières Éric Soyer
Costumes Salvador Mateu Andujar
Décors Simon Maurice

 

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