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Festival d’Avignon: La danse glisse du pont

Que les chorégraphes invités à cette 70e édition du Festival d’Avignon nous pardonnent : Nous sommes déçus. Thierry Thieû Niang, Lisbeth Gruwez, Marie Chouinard ou Trajal Harrell ont tous prouvé qu’ils sont capables de surprendre et de réussir. On reverra ou découvrira les performances entre arts traditionnels et relookage contemporain du Libanais Ali Chahrour, dans la veine du travail de Bouchra Ouizgen avec les chanteuses de cabaret marocaines.

Et pourtant. Sur une quarantaine de propositions en programmation principale (hors Sujets à Vif), il en reste sept pour la danse, dont la re-création de Babel (Words), devenue Babel 7.16 de Sidi Larbi Cherkaoui. Donc plutôt six. Mais ne soyons pas trop comptables. Il n’y en avait pas plus en 2015, et seulement quatre en 2014.

On remarque surtout que la programmation sous Olivier Py ne s’inscrit dans aucune pensée ou cohérence, laquelle avait été assurée, en compagnie d’Hortense Archambault et  Vincent Baudriller, par les artistes associés. L’absence la plus sensible de cette édition est celle d’une création d’envergure ou, à défaut, d’un projet symbolique, et donc d’une vraie considération pour l’art chorégraphique, au même titre que l’art dramatique. La danse est redevenue un art accessoire, réduit à une présence alibi.

Ce recul s’inscrit dans la tendance amorcée par le changement à la direction du Théâtre de la Ville (de Gérard Violette à Emmanuel Demarcy-Mota).  Encore heureux qu'il nous reste  le Théâtre National de Chaillot, seul théâtre national officiellement dédié à la danse en France.

Or, l'affaiblissement du champ chorégraphique ne reste pas sans conséquences sur la diversité et la qualité des créations, ce qui serait dommageable pour la France car la danse est l’un de ses meilleurs ambassadeurs à l’étranger.

 

Thomas Hahn
 

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