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Entretien Satchie Noro

Vous avez l’air d’être à l’aise dans votre mobile home, qui a l’air si propre et bien rangé? 

Oui, c’est presque une maison, un lieu de vie, pas juste un lieu de travail. Enfin, presque.... Mais si elle est bien entretenue, c’est grâce à Silvain Ohl, le constructeur.

Elle me fait plus penser au tangram qu’à l’origami…

Oui, c’est vrai, mais il y a chez nous aussi quelque chose du pliage de l’origami, même si la géométrie correspond plus au tangram.

Je suis frappé par le contraste entre la puissance de la scénographie et votre fragilité. 

Justement, je ne voulais pas aller vers ce côté spectaculaire, ni dans mes acrobaties, ni dans la musique. J’ai tout de suite été d’accord avec Silvain de mettre une voix de femme et des silences, et que le mouvement ramène toujours à une humanité, une fragilité qui parle de féminité face à cette machine qui n’est pas tendre et exige un grand engagement physique de ma part. La voix qu’on entend est celle de la chanteuse Maïa Barouh, qui est la fille de Pierre Barouh et comme moi demi-Japonaise.

Comment ce projet est-il né ? 

C’est une drôle d’histoire. Cela fait dix ans que je travaille avec Silvain, sur des objets et des agrès de cirque, mais d’habitude c’est moi qui lui passe commande, quand j’imagine telle ou telle chose. Cette fois, c’est lui qui m’a appelé pour me parler d’un festival de container à Valparaiso, au Chili. Nous sommes tous les deux des passionnés des containers. Moi, j’en ai un comme lieu de travail, et lui en avait déjà découpé par le passé. Nous avons donc écrit ce projet et rencontré les organisateurs de ce festival. Et nous avons participé au festival avec une première mouture.

Quelle différence entre la version présentée au Chili et celle créée pour la Biennale du Val-de-Marne? 

Au Chili et à Marseille en 2013, et nous avons utilisé une grue pour soulever une partie du container. Aujourd‘hui nous sommes autonomes, le mécanisme intégré fait que les parties du container se déplacent. Un tel projet demande du temps, pour imaginer, rêver et réaliser. Ce n’est pas un spectacle qu’on monte en deux mois de répétitions.

Quand vous prenez la hache, on peut penser à une forme de guérilla urbaine, une indienne des villes. 

Je suis partie d’une image de pendule, du mouvement du temps et de quelque chose de l’ordre de l’inexorable, de la même façon que le mouvement du container est inexorable et m’entraîne dans son sillon.

Propos recueillis par Thomas Hahn

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