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Entretien Dery Fazio

Dery Fazio présente Dictionnaire non exhaustif de la monstruologie,  dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne. Nous l’avons rencontrée à cette occasion.

Dery Fazio, de quel pays venez-vous ?

Je suis née en Uruguay mais je viens du Mexique. C’est là que j’ai grandi. Ensuite j’ai été interprète dans la compagnie française Roc in Lichen. Je connais donc déjà bien la scène française. J’ai créé la pièce à Mexico, grâce au soutien de Ceprodac, une structure de production mexicaine. Mon équipe artistique est par ailleurs 100% mexicaine.

Comment êtes-vous venue à la danse ?

J’ai décidé dès l’âge de quatre ans que je serais danseuse. Quand j’avais onze ans, mon père qui est journaliste m’a proposé de participer à une audition à l’École nationale de danse du Mexique. C’est là que j’ai fait toute ma formation. Ensuite j’ai rejoint le Ballet independiente dirigé par Raoúl Flores Canelo et j’ai travaillé avec bon nombre d’autres chorégraphes mexicains.

Une jeune fille mexicaine peut-elle se lancer dans une carrière chorégraphique sans passer par les pointes et les tutus ?

Oui, tout à fait. L’École nationale de danse est divisée en trois départements, à savoir le classique, le contemporain et le folkorique qui jouit d’une grande importance, grâce à un énorme patrimoine de danses traditionnelles. Mais on peut, dès l’âge de treize ans, décider d’étudier la danse contemporaine.

La danse contemporaine se porte bien au Mexique?

Il y a une vraie dynamique, ente autres grâce à des collaborations avec la France qui a mis une énorme énergie pour que mon projet actuel puisse vivre. J’ai aussi été programmée aux Hivernales d’Avignon, où j’ai vu spectacles et vidéos qui m’ont permis de découvrir Dominique Bagouet et la danse française des années 1990. Ensuite j’ai tout mis en œuvre pour obtenir une bourse et pouvoir venir étudier la danse en France.

Revenons à votre création. La monstruologie est-elle une science exacte?

Oui et non. Depuis la nuit des temps, l’homme est fasciné par son ombre, par les créatures hybrides, poussées par l’interrogation sur ce qui se cache derrière les portes ou à l’intérieur de nous. Ma pièce fait donc appel aux rêves, à l’imaginaire et à la fantaisie.

Toutes les cultures connaissent leurs monstres.

Dans toutes les mythologies, on rencontre des dieux hybrides: En Egypte, au Mexique, en Grèce… Par exemple Quetzalcoatl le serpent à plumes aztèque aux facultés divines. Ma pièce parle des « monstres classiques », à savoir des archétypes communs à beaucoup de cultures, comme les fantômes ou les sorcières. Une autre catégorie concerne des êtres qui sont juste différents et donc stigmatisés. Je montre aussi que les monstres ont aussi leur côté tendre.

La pièce s’adresse également au jeune public.

J’ai l’expérience de travailler avec des danseurs enfants et j’ai constaté à quel point ils sont fascinés par la figure du monstre qu’il s’agisse de ceux qui peuvent vraiment faire pour ou des ceux qu ont plus de douceur comme la femme-boa, toute en plumes. Les enfants aiment donc énormément cette pièce. Leurs petits cris pendant le spectacle sont les bienvenus.

 

Propos recueillis par Thomas Hahn

 

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