Error message

The file could not be created.

« The dog days are over » de Jan Martens

Cinq femmes et trois hommes vêtus et chaussés comme des sportifs demeurent un long moment en ligne sans bouger face au public. C’est sans doute pour mieux tromper son monde, parce que la suite sera fascinante.

En effet, les interprètes de « The dog days are over » se lancent d’un seul coup dans une succession de sautillements d’avant en arrière qui vont durer 75 minutes. Tout d’abord en ligne sans donner la sensation de bouger autrement que de bas en haut, ces formidables danseurs se mettent ensuite à configurer des formes géométriques, carrés, ronds… Les poignets serrés au niveau de la ceinture, leurs corps tendus à l’extrême, ils bondissent toujours tous ensemble sans qu’aucune faille ne trouble la chorégraphie de Jan Martens.

La première partie se déroule sous une lumière crue et sans musique. Seul le souffle et les tapements de pied donnent le tempo. Puis enfin, après un arrêt très applaudi alors que la salle pense que c’est le final et compte enfin respirer, tout reprend avec des lumières qui mettent en valeur ces unités irréelles et seule une courte adaptation d’une œuvre de Bach pour guitare par Julian Bream ponctue ce second épisode encore plus fou, encore plus dynamique et encore plus éprouvant.

On pense au marathon de danse du film « On achève bien les chevaux » de Sydney Pollack, parce qu’on se demande jusqu’où vont pouvoir tenir ces artistes qui sont tous mus par le même mouvement.

Recouverts de sueur, les cheveux collés au visage, le regard fixe, ils souffrent et nous, simples spectateurs subjugués par un tel talent, assistons à cette performance comme des voyeurs assis dans une arène.

Oui, c’est fascinant et nous découvrons l’extrême habileté et intelligence du belge Jan Martens qui signe une pièce où un simple mouvement engendre d’indéfinissables émotions. Cette formidable prouesse physique conjuguée à cette extrême synchronisation dessine un spectacle hypnotisant !

Sophie Lesort

Spectacle vu le 26 mars à la Maison des Arts de Créteil dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne et du Festival Exit 15

Chorégraphie Jan Martens. Interprètes Cherish Menzo, Nelle Hens,  Kimmy Ligtvoet, Julien Josse, Laura Vanborm, Steven Michel, Piet Defrancq et Naomi Gibson. Lumières  Jan Fedinger. Dramaturgie  Renée Copraij. Technique  Michel Spang

En tournée

le 31 mars théâtre d’Alençon,

les 15 et 16 avril Grand Bain, festival de danse contemporaine, à La Rose des vent (Villeneuve d’Ascq)

Catégories: 

Add new comment