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Danièle Desnoyers au Théâtre de Chaillot

Danièle Desnoyers, grande dame de la danse montréalaise, présente au Théâtre national de Chaillot Paradoxe Mélodie, une création sensible et musicale qui place le mouvement au centre des préoccupations de la chorégraphe.

Danièle Desnoyers est passée maître dans l’art de mettre en scène le point de convergence entre la danse, les arts visuels et la musique. Cette création réunit dix danseurs et une musicienne. La chorégraphe se focalise autour d’une double question : « Comment la danse permet-elle de se projeter dans la vie et comment la vie peut-elle se refléter dans un corps dansant ? »

Danièle Desnoyers invente une topographie corporelle où le mouvement devient partition, émanation de la musique ou du silence. Pointant non sans humour le corps du danseur vécu comme instrument, tel sans doute que le danseur le perçoit, attentif au moindre battement, au moindre frottement, à la plus fine nuance, tendant à rendre visible l’invisible de la danse.

Deux figures de la nouvelle scène musicale montréalaise les accompagnent. Engagée dans un puissant corps à corps avec sa harpe, la charismatique Éveline Rousseau égraine un chapelet de sonorités légères qui invitent à l’élévation, viennent réveiller nos mémoires auditives et affectives. Les clichés associés à cet instrument millénaire surgissent spontanément. La chorégraphe les récupère pour mieux les pervertir tandis que les compositions électroacoustiques du directeur musical Nicolas Bernier offrent un contrepoids aux atmosphères célestes créées par petites touches impressionnistes. Jeux de contrastes énergétiques et sémantiques, tensions entre pôles opposés, entre esthétiques hétéroclites, variations sur l’idée de la beauté.Sur cette musique Danièle Desnoyers déploie son langage chorégraphique entre rigueur et folie, tonicité et relâchement, ordre et chaos.

Dix danseurs sillonnent l’espace en quête d’un équilibre identitaire. Dix solitudes reliées les unes aux autres, enivrées par la hardiesse de déplacements fougueux, désorientées par les obstacles inattendus croisés sur le chemin. Cinq hommes et cinq femmes qui, au fil des rencontres, brossent le tableau d’une microsociété où l’utopie flirte avec le réel.

Agnès Izrine

Salle Jean Vilar du 28 au 30 mai 2015

jeu 28, ven 29 à 21h et sam 30 à 17h

Renseignements : 01 53 65 30 00 / internet : www.theatre-chaillot.fr

 

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