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Chorégraphes américains à l'Opéra de Paris

Les chorégraphes américains reviennent à l’affiche de l’Opéra de Paris en cette rentrée 2016. L’occasion de visiter l’exposition au Palais Garnier.

L’exposition Les chorégraphes américains à l’Opéra de Paris, de Balanchine à Fosrysthe, retrace les très nombreux échanges entre cette insititution très française et les artistes. De George Balanchine à William Forsythe, de Jerome Robbins à Trisha Brown, en passant par Merce Cunningham, la chorégraphie américaine a largement contribué à enrichir le répertoire du Ballet et à pousser l’évolution de la danse vers une nouvelle esthétique.

Il faut dire que la danse américaine est une sorte de modèle de la modernité pour le milieu de la danse français. C’est le cas, quand Merce Cunningham crée Un jour ou deux en 1973 sur une musique de John Cage et des décors de Jasper Johns pour le Ballet de l’Opéra de Paris, mais ça l’était déjà au moment où George Balanchine montait le Palais de cristal en 1947 et ça l’est toujours, comme en témoigne la création de Blake Works I de William Forsythe en juillet dernier.

Située dans la Bibliothèque-musée de l’Opéra et proposée par l’Opéra national de Paris et la Bibliothèque nationale de France, cette exposition, dont le commissariat a été assuré par Inès Piovesan et Jérôme Maurel pour l'Opéra de Paris, et à Benoît Cailmail et Guillaume Ladrange pour la BnF, offre un passionnant tour d’horizon de la création d’Outre-Atlantique venue faire souche à l’Opéra.

Au long d’un parcours chronologique et thématique, elle dresse, en quatre volets, un panorama de près de 70 ans d’échanges et de créations, grâce à des pièces issues principalement des deux institutions : photographies, costumes, maquettes, notes préparatoires et vidéos, dont elle est particulièrement riche. C’est un vrai plaisir de découvrir ou retrouver des créations rares (notamment celles du GRCOP), des archives peu connues, de superbes croquis qui nous font revivre la vitalité de ces échanges.

Les premiers échanges (1947-1972)

Les liens entre l’Opéra de Paris et les chorégraphes américains se tissent dès 1947, avec l’arrivée de George Balanchine. Un temps pressenti pour devenir maître de ballet à l’Opéra de Paris, il ne peut répondre à l’invitation et s’installe aux Etats-Unis. Dans les annes 1960, le répertoire américain s’articule surtout autour de Balanchine (Symphonie, Concerto Barocco, Symphonie écossaise, Les Quatre tempéraments, Bourrée fantasque). Seule exception,  l’atypique Pas de dieux créé pour Claude Bessy par Gene Kelly.

Photos : E. Bauer/OnP

La période de l’expérimentation (1973-1980)

Les années 1970 voient l’entrée de la danse contemporaine américaine à l’Opéra de Paris et le réveil d’un Ballet en stagnation. Rolf Liebermann, nouvel administrateur de l’institution, modifie le statut de maître de ballet qui assurait jusqu’alors une fonction de chorégraphe principal de l’Opéra, et le remplace par un directeur de la Danse : Raymond Franchetti (1973-1977), puis Violette Verdy (1977-1980). Liebermann va également engager Carolyn Carlson, comme « étoile-chorégraphe », puis comme directrice du Groupe de recherches théâtrales de l’Opéra de Paris (G.R.T.O.P.). Elle y crée, entre autres, Sablier - Prison (1974) et The Architects (1980). Au niveau du Ballet, Merce Cunningham est invité à créer Un jour ou deux, Paul Taylor Auréole, George Balanchine présente Agon, accompagné de Jerome Robbins, qui entre à son tour au répertoire de l’Opéra avec Scherzo fantastique et Circus Polka.

Eclectisme et pluralité (1980-1989)

En 1983, Rudolf Noureev est nommé directeur de la Danse. Il poursuit la stratégie mise en place dans les années 1970 par ses prédécesseurs mais systématise l’alternance de ballets classiques et contemporains, notamment avec le Groupe de recherche chorégraphique de l’Opéra de Paris (G.R.C.O.P.), animé par Jacques Garnier. Il imagine des soirées mêlant sur la scène de la Salle Favart (Opéra-Comique) danseurs du G.R.C.O.P. (tous issus du corps de Ballet) et danseurs du Ballet de l’Opéra. Une stratégie qui permet tant aux danseurs de la compagnie qu’au public, de s’emparer progressivement de langages nouveaux (Alvin Ailey, Karole Armitage, Lucinda Childs, Louis Falco, José Limón, Mark Morris, Twyla Tharp ou encore William Forsythe.).

Un répertoire vivant (1990 à nos jours)

Le maintien d’un équilibre entre le classique et l’ouverture à la création est le credo de la politique menée depuis les années 1990 par les directeurs de la Danse successifs : Patrick Dupond (1990-1995), Brigitte Lefèvre (1995-2014) et Benjamin Millepied.

Outre les reprises ou de nouvelles pièces de George Balanchine et de Jerome Robbins. Il s’enrichit de créations et d’entrées au répertoire de chorégraphes américains reconnus sur la scène internationale tels Martha Graham, Agnes de Mille ou encore Trisha Brown et William Forsythe.

Au long d’un parcours chronologique et thématique, cette exposition proposée par l’Opéra national de Paris et la Bibliothèque nationale de France dresse un panorama de près de 70 ans d’échanges et de créations, grâce à des pièces issues principalement des deux institutions : photographies, costumes, maquettes, notes préparatoires et vidéos, dont elle est particulièrement riche. C’est un vrai plaisir de découvrir ou retrouver des créations rares (notamment celles du GRCOP), des archives peu connues, de superbes croquis qui nous font revivre la vitalité de ces échanges.

À noter, le très beau catalogue de l’exposition édité en coédition avec les éditions Gourcuff Gradenigo, qui rassemble, outre de nombreuses photos ou croquis, des textes très documentés signés Jérôme Maurel, Inès Piovesan, Florence Poudru, Emily Coates, Sylvie Jacq-Mioche, Mathias Auclair, Guillaume Ladrange ou Bérenger Hainaut. (34€) 192 pages, 120 illustrations

Agnès Izrine

Jusqu’au 25 septembre 2016.

Bibiliothèque musée de l’Opéra. Entrée à l’angle des rues Scribe et Auber. Tous les jours de 10h à 17h et jusqu’à 18h jusqu’au 11 septembre inclus. La visite du Palais Garnier inclut l’accès à l’exposition. (11 €, 7 €, gratuite pour les moins de 12 ans)

En relation avec cette exposition :

La Belle au Bois dormant par l'American Ballet du 2 au 10 septembre 2016 à l'Opéra Bastille

Soirée SEHGAL / PECK / PITE / FORSYTHE du 26 septembre au 9 octobre 2016 au Palais Garnier. Outre les créations de Pite et Sehgal, ce programme reprend Blake Works I de William Forsythe et Entre chien et loup de Justin Peck créées en juillet dernier.

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