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Boulez - Béjart à la Philarmonie de Paris

Béjart Ballet Lausanne - Solistes de l’Ensemble intercontemporain

Ils ne seront venus que deux soirs, et c'est bien dommage, car le spectacle que propose le Béjart Ballet Lausanne dans le cadre de l'hommage à Pierre Boulez à la Philharmonie de Paris a tout pour être séduisant : il montre à la fois la modernité de Béjart et sa capacité à créer aussi des petites formes abstraites et purement chorégrahiques, sans oublier sa musicalité et son goût pour les compositeurs du XX ème siècle. D'où cette présence logique dans le nouveau temple de la musique parisienne, assisté des impeccables musiciens de l'Ensemble intercontemporain.


 

À la répétition générale à laquelle nous avons pu assister, deux ballets étaient répétés : Le duo Webern Opus V et Sonate à Trois. Webern opus V, fût conçu en 1966, initialement pour Jean-Pierre Bonnefous et Jacqueline Rayet et finalement crée en interne pour des danseurs du Ballet du XX ème siècle (Marie-Claire Carrié et Jorge Donn). Ce duo en académique blanc, très introverti, sans émotion, est purement lié à l'ensemble pour cordes de Webern. Totalement épuré, il est paradoxalement  d'une grande majesté et d'une dextérité chorégrapique implacable.

Galerie photo Franck Ferville

Dans un tout autre genre, mais si musical aussi, Sonate à trois, crée en 1957 à Essen, pour Michèle Seigneuret, Tani Bari et Béjart lui-même sur du Bartok. C'est l'oeuvre chorégraphique parfaite, celle qui colle à son sujet (une adaptation du Huis-clos de Sartre), alliant subtilement l'abstrait au narratif, tant on y retrouve parfaitement les traits de caractères de Garcin, Estelle et Inès, ces trois mortels condamnés à vivre ensemble, une fois arrivés en enfer. Où l'on (re)découvrira que Béjart était, contrairement à ce qu'il disait souvent- un danseur très athlétique et puissant. On n'oublie pas non plus, la magnétique présence des solistes de l'Intercontemporain dans ce Bartok, joué pour deux pianos et deux percussions.

Galerie photo : Franck Ferville

Dialogue de l'ombre double, enfin, est « le » Boulez de la soirée, pas de deux récent crée en 1998 seulement, pour piano et clarinette, montre à quel point Béjart avait de l'humour et une capacité à jongler entre les genres, pouvant revenir sur le tard à la simplicité chorégraphique de ses débuts. 

http://www.numeridanse.tv/fr/video/1244_dialogue-de-lombre-double

L'Ensemble intercontemporain ajoute à cette soirée deux pièces de Friedrich Cerha et Gérard Grisey. Une soirée vraiment passionnante, donnée avec sept danseurs seulement. Et l'ombre d'un géant.

Ariane Dollfus

Ce soir, vendredi 20 mars à 20h30.     

    •    Bela Bartok
Sonate, pour 2 pianos et percussion ( 1er et 2e mouvements)
    •    Friedrich Cerha
Bagatelles 1, 5, 7, 8 et 9, pour trio à cordes
    •    Anton Webern
Cinq mouvements op. 5
    •    Entracte
    •    Gérard Grisey
Accords Perdus, pour deux cors (I,II et III)
    •    Pierre Boulez
Dialogue de l'ombre double

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