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Biennale Danza à Venise

La Biennale de Danse de Venise 2015 placée sous la direction du chorégraphe Virgilio Sieni a fait le pari d’inclure la danse dans la ville, concevant la chorégraphie telle une géographie secrète dont les lignes et les circonvolutions venaient se juxtaposer au labyrinthe des « calle » des « ramo » des « sottoportegho » et bien sûr des canaux qui tissent les chemins de Venise.

Pour ce faire, il avait convié dix-sept chorégraphes et autant de pratiques corporelles différentes, à investir ces lieux en faisant surgir un paysage gestuel, mais surtout à créer une sorte de communauté organique du vivre ensemble. Car, à cette toile urbaine, correspond un tissu social, représenté ici par 150 danseurs amateurs,formant une drôle de tribu, qui se sont insérés dans la vie des habitants, charriant avec eux un espace d’expérimentation utopique.

Il est difficile à croire que tous ces spectacles ont été pour la plupart montés entre le 10 et le 25 juin, à travers 16 laboratoires qui ont produit autant de créations inédites. Intitulée « La dignità del gesto » (la dignité du geste), cette Biennale College – Danse a su créé des liens entre les personnes, entre les lieux, une résonnance de la danse dans la ville et dans les corps.

Conçus en diptyque de lieux basés sur leur proximité et leur respiration, composés d’un spectacle en intérieur, et l’autre en extérieur. On a ainsi pu découvrir Salva Sanchis (Campo San Maurizio) et Laurent Chetouane (Conservatorio B. Marcello) ; Cesc Gelabert (Campo Sant’Angelo) et Alessandro Sciarroni associé à CollettivO CineticO de Francesca Pennini (Teatrino Palazzo Grassi), Radhouane El Meddeb (Campo San Trovaso) et Annamaria Ajmone (Squero San Trovaso) ; Claudia Castellucci (Campo Sant’Agnese) et Yasmine Hugonnet (Palazzo Trevisan dgli Ulivi) et enfin Virgilio Sieni qui présentait autour de Quadri dal Vangelo secondo Matteo (Tableaux de l’évangile selon Saint Matthieu) une installation vidéo et un spectacle.

En parallèle, un certain nombre de spectacles étaient donnés à l’Arsenale comme en écho à la Biennale d’arts visuels nommée, pour 2015, All the Wolrd’s Futures (également située à l’Arsenale) avec également la participation de danseurs amateurs, à l’exception de Fase, d’Anne Teresa De Keersmaeker venue pour recevoir Le Lion d’Or pour l’ensemble de sa carrière. C’est d’ailleurs la chorégraphe elle-même qui a été l’interprète de sa pièce fondatrice, accompagnée de Tale Dolven.

Les autres spectacles de l’Arsenale étaient , Emanuel Gat, Marina Giovannini, Michele Di Stefano, Sharon Fridman, Boris Charmatz et Olivia Granville, Xavier Le Roy.

Dans son évidence et dans sa simplicité, dans sa faculté à capter le parfum inimitable de Venise, dans les relations multiples qu’elle a su tisser, entre les chorégraphes et les amateurs, entre les spectateurs et la ville, cette Biennale a déployé un vrai discours, sur la danse, sur la transmission et sur… la dignité du geste, comme l’annonçait le programme. Une vraie réussite !

Agnès Izrine

À suivre...

 

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