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Au cœur du duende

Final en beauté pour cette deuxième Biennale d’art flamenco, qui n’a jamais si bien porté son nom. Car c’est bien de grand art dont il fut question, lors des deux derniers spectacles programmés par Didier Deschamps. En donnant à voir successivement Cando suenan los rios et En la memoria del cante, 1922, le directeur du Théâtre de Chaillot ne se contentait pas de relever haut la main le défi de faire de Paris, trois semaines durant, la capitale du duende. Il offrait surtout la démonstration éclatante, à qui en douterait encore, que le flamenco et le cante jondo ne sont pas les manifestations pittoresques d’une tradition andalouse, mais l’âme universelle du chant et de la danse.

Et ce quels qu’en soient les visages : version dépouillée et quasi contemporaine, avec le trio formé par Patricia Guerrero et ses formidables musiciens, ou foisonnante de références historiques, dans l’hommage rendu par Rafaela Carrasco et le Ballet flamenco de Andalucia à la mémoire du chant profond.

La première, longue silhouette incandescente, a mis en scène la pureté de ses lignes et la beauté de son travail de bras sur le piano aux accents jazzy de Pablo Suarez et la voix somptueuse, dans sa raucité, d’Antonio Campos. Un retour aux sources même du frisson qui saisit tout amateur lorsque, comme par miracle, corps, sons et voix sont à l’unisson.

Face à cette simplicité bouleversante, l’évocation collective du premier concours en 1922 de cante jondo - parrainé par de nombreux intellectuels et artistes dont Federico Garcia Lorca - n’était pas moins authentique.

Galerie photo : Ballet flamenco de Andalucia

Alternant scènes d’ensemble aux figures stylisées et soli époustouflants, les interprètes ont offert, avec une générosité sans pareille, le meilleur de leur danse. On n’oubliera pas de sitôt l’extraordinaire Hugo Lopez, véritable Valentin le désossé du zapateado, ni la réincarnation par Rafaela Carrasco de Juana la Macarrona, danseuse mythique du siècle dernier. Ancrées dans la tradition et pleinement actuelles, deux soirées intrinsèquement flamenca.

Isabelle Calabre

21 et 22 mars 2015, Théâtre national de Chaillot 2e Biennale Flamenco

Cuando sueñan los ríos création mondiale à Chaillot

Idée originale Antonio Campos
Scénario musical Antonio Campos, Pablo Suárez
Musique Pablo Suárez
Chorégraphie Patricia Guerrero
Danse Patricia Guerrero
Chant Antonio Campos
Piano Pablo Suárez

En la memoria del cante. 1922.

Direction artistique Rafaela Carrasco
Chorégraphie Rafaela Carrasco, David Coria
Répétiteur David Coria
Musique Antonio Campos, Juan Antonio Suárez « Cano »
Costumes Blanco y Belmonte
Scénographie et lumières Gloria Montesinos (A.A.I)
Chef d’atelier Pepa Carrasco
Réalisation costumes et graphisme Agencia Andaluza de Instituciones Culturales
 

Avec Rafaela Carrasco, David Coria, Ana Morales, Hugo López
Et le corps de ballet Alejandra Gudí, Florencia O’Ryan, Laura Santamaría, Eduardo Leal, Antonio López, Alberto Sellés, Paula Comitre, Carmen Yanes
Guitare Juan Antonio Suárez « Cano », Jesús Torres
Chant Antonio Campos, Miguel Ortega

 

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