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« UNTITLED_I will be there when you die » d'Alessandro Sciarroni

Le monde d'Alessandro Sciarroni n'est pas aussi gris et aseptisé que les tee-shirts de ses jongleurs pourraient le faire croire. Au contraire, il apparaît comme constellé de contrastes, de chutes, d'élans avortés et d'espoirs déçus.

« UNTITLED_I will be there when you die »Fies©Alessandro Sala Cesura per Centrale

Quatre larrons s'installent en scène, tout à fait décontractés, en jean et tee-shirt gris. Un musicien les accompagne, qui réalise la bande sonore en direct avec le bruit des massues qui tombent dans la main des jongleurs, celui de l'impact lorsqu'elles chutent au sol et le souffle des interprètes qu'il échantillonne et remixe avec des musiques minimales. Chacun prend une massue et range les autres dans un coin. Commence alors une longue série de lancers, monotones et lancinants, comme une série d'entraînements. Parfois, une massue chute et le jongleur, patiemment, la reprend et recommence. Le jeu se jouera à deux massues, puis trois, puis quatre dans d'innombrables combinaisons, de nombreux ratés et d'instants de suspensions. Le spectateur est fasciné par le mouvement des objets, qui montent et redescendent, chutent et reprennent leur envol, comme absorbé par leur danse. Hypnotique et contemplatif, mais aussi très clinique et rigoureux, UNTITLED_I will be there when you die met le spectateur dans un état bizarre, comme en suspension, à l'image des massues.

« UNTITLED_I will be there when you die »Fies©Alessandro Sala Cesura per Centrale

Comme dans Folk-s, la première pièce de ce triptyque qui se terminera en 2015 par AURORA, l'artiste-performeur dans UNTITLED_I will be there when you die, s'intéresse au temps et cherche l'épuisement de son sujet. À l'inverse du travail habituel du jongleur qui met tout en œuvre pour cacher les erreurs, il s'agit ici de s'arrêter un instant après la chute, avant de recommencer. Alessandro Sciarroni interroge la pratique du jonglage, la détourne de son objet principal, la dégage de l'exploit pour lui donner une dimension plus universelle. La chute de la massue comme métaphore de la mort et de la fin de toute chose. Le mouvement des massues comme celui des planètes, celui des particules ou celui des hommes. Les revers des hommes, leurs balbutiements et leurs errances. D'une simplicité confondante mais d'une efficacité redoutable.
Gallia Valette-Pilenko
26 et 27 septembre, Biennale de la danse de Lyon. Théâtre de la Croix-Rousse

En tournée
le 31 octobre et le 1er novembre, Tanzquartier, Wien, Autriche
les 13 et 14 novembre CND, Pantin, Festival d’Automne à Paris
les 18, 19, 20, 21 et 22 novembre Paris, Le Monfort théâtre, Festival d’Automne
les 26, 27, 28, 29, 30 novembreParis, Le Centquatre, Festival d’Automne
les 2 et 3 décembre Aix-en-Provence, Pavillon Noir
les 11 et 12 décembre Douai, France
le 13 janvier 2015 Louvain, Belgique
le 14 janvier Hasselt, Belgique
les 15 et 16 janvier, Gand, Belgique
le 22 janvier Turin, Italie
le 31 janvier Corneuve, France
le 7 mars Bruxelles, Belgique
les 11, 12 et 13 mars Brest, France
le 18 mars Cherbourg, France

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