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Nathalie Pernette à Instances

La Figure du Gisant : Nathalie Pernette pose la première pierre d’un traité sur la matière immobile et la statuaire. Mais les gisants s’animent, et le public déambule.

Danser Canal Historique: Un spectateur occasionnel n’associerait sans doute pas la danse aux gisants. Comment faites-vous converger les deux?

Nathalie Pernette

Nathalie Pernette : La pièce évoque le réveil de plusieurs gisants. C’est donc empreint d’une statuaire très liée à la mort où les gisants se mettent en éveil. Nous avons imaginé une mise en mouvement autour de corps plutôt impalpables et chimériques, grâce aux fumigènes. Mais dans cette lenteur évanescente, nous introduisons quelques décharges d’énergie que nous appelons les fulgurances. Il s’agit d’une danse des molécules, qui amène une très grande fluidité. Il n’y aura pas vraiment de personnages, c’est la matière qui danse.

 

 

"La figure du gisant" @ Claude Journu

 

DCH : Qui dit gisant, dit alignement horizontal.

Nathalie Pernette : Tout part de la pierre, de l’immobilité, pour poser la question comment on va vers la mobilité, et pourquoi. Comment s’échapper de sa pierre tombale ? Finalement, nous serons plutôt debout, dans une incarnation fantomatique. Pour y arriver, il nous faut créer épaisseur et transparence à la fois ! Et nous devons répondre d’une manière spécifique à chaque lieu.

 

DCH : Vous me faites songer au butô ! Y aurait-il un lien?

Nathalie Pernette : Sûrement, je suis moi-même pétrie de butô, cette danse très maîtrisée, très intérieure. J’adore Sankai Juku ou Carlotta Ikeda. Comme au butô, il nous faut créer une énorme présence intériorisée, et ça demande une sorte de jusqu’au-boutisme dans les présences et dans l’incarnation pour éviter que ça sonne faux.

 

DCH : Le public est-il amené à se déplacer ?

Nathalie Pernette : Nous sommes dans le hall, dans un espace qui n’est pas déterminé, où nous investissons successivement trois lieux. Les danseurs créeront la circulation et j’espère que la nature de notre danse va faire en sorte que ça se passe de façon naturelle.

 

"La figure du gisant" @ Claude Journu

 

DCH : Il s’agit d’une étape de création. Comment se présente le projet dans son ensemble ?

Ce projet s’articule sur plusieurs années et devrait au final offrir une heure et quart, voire une heure et demie de spectacle en trois volumes. À Chalon nous présentons une étape de de quinze minutes. C’est ici que nous nous retrouvons pour la première fois à cinq pour travailler à partir de la matière que j’avais commencé à chercher dans mon propre corps. Je danse moi-même, avec quatre interprètes avec lesquels j’ai déjà beaucoup travaillé, en salle et dans la rue. Les autres parties seront La Figure du Baiser, avec une évocation du couple un brin érotique et le passage d’une figure à deux à d’autres formes de figures, et La Figure de l’Erosion, autour de la pierre qu’on expose au vent, au soleil. On les croit immobiles, mais ils s’abîment et se désagrègent. Le tire du triptyque sera Une pierre presque immobile.

 Propos recueillis par Thomas Hahn
Mer 19 nov et jeu 20 nov - Festival Instances, Chalon-sur-Saône - www.espace-des-arts.com

 

distribution :
chorégraphie Nathalie Pernette
musique Franck Gervais
scénographie Daniel Pernette
avec Lucien Brabec, Lisa Guerrero, Vincent Simon, Laure Wernly, Nathalie Pernette
costumes et maquillages Fabienne Desflèches
mise en lumière, accessoires et “artifices” Caroline Nguyen
avec la complicité d’Hervé Gudin à la guitare pour le festival Instances

 

 

 

 

 

 

 

 

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