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La Belle scène Saint-Denis

Sous ce titre, le conseil Général du 93, le Forum de Blanc-Mesnil, et le théâtre Louis Aragon de Tremblay-en-France, s’étaient réunis pour présenter à Avignon un programme avec les artistes qu’ils accompagnent tout au long de l’année. Cette belle inititative, a donné lieu à un non moins bon spectacle qui regroupait Myriam Gourfink, Nina Santes, Herman Diephuis et Aïcha M’barek et Hafiz Dhaou, chacun d’entre eux proposant une création de 30 minutes.

Myriam Gourfink, déployait dans Abois sa gestuelle au gré de la musique de Kasper T. Toeplitz, comme d’habitude, pourrait-on dire. Mais c’est toujours un vrai bonheur de la voir se mouvoir comme en rêve, avec une telle précision dans ses appuis et ses changements de poids que l’on croirait presque voir le muscle se déplacer sous la chair. Sa lenteur et sa maîtrise du mouvement libèrent notre imaginaire et laissent entrevoir des chimères, un souvenir d’origines primitives du corps ou les flottements d’un être encore à naître.

Nina Santes, qui passait juste après avec Désastre et le même Kasper T. Toeplitz, un peu dans la même énergie que Gourfink a moins convaincu. Sans doute à cause de cette proximité avec l’œuvre précédente, même si sa prestation ne manquait pas d’intérêt.

 

 

Plus surprenante, la création d’Herman Diephuis avec un jeune danseur, Teilo Troncy, reposait presque entièrement sur la faculté de ce dernier à s’extravertir. Jouant avec les stéréotypes masculins, Let it be me (Que ce soit moi ou Je t’appartiens quand c’est chanté en français), jouait sur la chanson donnée dans d’innombrables versions depuis les années 50,Elvis Presley,Bob Dylan, Nina Simone, les Everly Brothers, Jill Corey, Tom Jones, Nancy Sinatra, Petula Clark et même James Brown avec Vicky Anderson pour n’en citer que quelques unes…

 

 

À chaque nouveau chanteur, Teilo Troncy interprète – au sens premier du terme – une autre facette de cette masculinité mise à mal par un anti-héros qui incarne avec fougue mais à grand peine ces hommes trop sûrs d’eux, laissant finalement sur le sable ce jeune homme qui se cherche et ne sait quelle stature endosser.

Vraie performance, Let it be me fonctionne bien, car au fond, Herman Diephuis taille à son danseur un costard sur mesure.

 

Toi et moi, duo comme son nom l’indique, réunissait Stéphanie Pignon et Amala Dianor (que l’on a pu déjà apprécier cet été chez Emanuel Gat).  Curieusement, loin l’un de l’autre, les deux interprètes se jaugent, se tournent autour, avant que les gestes de l’un ne se répercutent dans le corps de l’autre. Tout en mouvements fluides, la gestuelle semble déplier peu à peu  un vocabulaire chorégraphique retenu jusque-là. Déroulant l’ampleur des bras, étirant les dos, allongeant les jambes, elle rayonne et finit par occuper tout l’espace du (petit !) plateau en plein air de la Parenthèse. Créant au final un duo sensible et émouvant, évitant les figures obligées, loin de tous les stéréotypes attachés souvent à ce genre. Voilà longtemps que l’on n’avait pas vu une telle recherche de vocabulaire chez Hafiz Dhaou et Aïcha M’barek  qui pourtant nous prouvent qu’ils ont la capacité de créer une écriture très personnelle.

 

Agnès Izrine

15 au 21 juillet, Avignon OFF Théâtre de La Parenthèse

 

En tournée

Myriam Gourfink Abois : les 10 et 11 octobre au Forum de Blanc Mesnil (avec Désastre de Nina Santes)

Herman Diephuis Let it be me : les 13 et 14 décembre au Forum de Blanc Mesnil et Objet Principal du Voyage au Théâtre Louis Aragon de Tremblay le 16 novembre 2013

Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou Toi et moi : le 3 mai 2014 au  Théâtre Louis Aragon de Tremblay et Do you believe me ? le 21 septembre dans le cadre de l’événement 3D Danse Dehors Dedans.

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