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June Events a fait danser les Parisiens

Prévu le 19 juin sur les nouvelles Berges de Seine, au pied de l’eau, devant les splendeurs du Musée d’Orsay, l’événement « Made in Paris » a été la victime de pluies diluviennes et a dû être reporté. Qu’à cela ne tienne, Joanne Leighton et son équipe du CCN de Belfort sont revenus le 7 juillet pour mettre en scène les citoyen(ne)s de Paris au même endroit, sur une aire de jeu aux dimensions d’un terrain de tennis ou de volley.

« Made in… » est un concept de Leighton, créé à Strasbourg fin 2010. Des dizaines d’amateurs, qu’ils pratiquent la danse ou pas, interprètent une chorégraphie basée sur les mouvements présents dans la nature, tels des tourbillons, vortex ou autres mouvements qui font que des feuilles mortes se rassemblent et se dispersent. Deux grandes sphères argentées participent à la chorégraphie, comme deux énormes balles de gymnastique. Il n’y a aucun dress code pour les participants, mais les chemises à carrés étaient clairement dominants, comme les femmes par ailleurs.

Si la chorégraphie est la même, le résultat est radicalement différent, dans un lieu ouvert au bord de l’eau comme ici, et un lieu fermé comme à Strasbourg, au Musée d’art moderne et contemporain où par la force des murs le public entourait les performers de si près que la distinction se perdait. A Paris, la distance entre participants et spectateurs était nette, mais on pouvait ressentir un lien direct avec le vent qui soufflait en réel et qu’on entendait encore, faisant partie des univers sonores  de « Made in… »

 

Sur le bitume, face au fleuve et directement exposé aux forces de la nature, le spectacle a créé une poésie plus âpre, plus artisanale, plus immédiate  que dans un cadre protégé où, paradoxalement, les énergies se font plus aériennes.

 

« Made in… » pourrait bien se dérouler n’importe où sur la planète, mais pas en même temps. Par contre, la « Planetary Dance » créé par Anna Halprin est de plus en plus disséminée à travers le monde. A Paris, les participants du 16 juin ont bénéficié d’un ciel clément. Ils s’étaient retrouvés au Parc de Reuilly, invités par le CDC Paris réseau et le CDD Val-de-Marne. Comme l’a rappelé Fabrice Dugied du Regard du Cygne, « Les Pygmées disent que quand on sait marcher, on sait danser. » Le cercle est ici la figure de départ, d’arrivée et de passage, même si des lignes plus sinueuse peuvent s’y glisser. Au début, chacun disait son nom et faisait un geste qui était immédiatement repris par les convives formant un rond assez large, car on comptait bien plus d’une centaine de participants

 

Et comme la journée était organisée par les CDC dans leur ensemble, le même cercle se constitua un peu partout dans l’Hexagone. Et c’est ce degré de conscience qui donne sa sève à un rituel bon enfant qui nous demande de ne pas oublier le respect de la nature, lequel est affaire de lien social et écologique.

 

Texte et photos : Thomas Hahn, juin/ juillet 2013

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