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Israël Galvàn à Montpellier Danse

Israël Galvan a donné Solo, une création unique et fascinante pour la cour de l'Agora à Montpellier Danse.

 

 

 

Seul, dans la cour de l’Agora, au milieu du vide et du silence, Israël Galvan danse, comme l’avait fait dans les années 1930, Vincente Escudero, premier flamenquiste d’avant-garde, bien avant que la danse contemporaine ne s’empare de ce genre d’idées, même si sensiblement à même époque Lifar créait Icare (1935), supprimant la musique au profit du seul rythme. Voilà pour l’Histoire.

Mais le flamenco a bien pour point de départ le rythme, la percussion corporelle. Et Israel Galvan cherche depuis ses toutes premières pièces à revenir à l’essentiel, sinon à l’essence du flamenco « puro ».

Et dans le jour finissant, sa silhouette noire et mince se détachant du sable et de la pierre austère de cet ancien couvent, devient le signe même de la danse. Comme si ce qui était le mouvement par excellence, venait de se solidifier dans une permanence abstraite. Surgissent alors toutes sortes d’images, cheval rétif, calligramme, flamme, cambrure d’une danseuse, poignet qui s’infléchit pour dire la femme, ondulation, fureur. Immobilité.

Perdu dans sa solitude il a l’air d’inviter la foudre ou de retenir le temps, chacune de ses frappes cognant à l’âme et au cœur, chaque élan des bras convoquant la mort tout en repoussant d’imaginaires ténèbres, chaque arrêt nous laissant en suspens.

 

 

Cette danse est plus une métaphysique, que le « mouvement de pensée » cher à Cunningham. Elle ouvre sur l’infini et le recueillement.

Voilà pourquoi, sans doute, elle s’inscrit si naturellement dans la cour de l’Agora, lieu éternel de méditation que seule l’émotion dansée peut encore faire vibrer.

 

Agnès Izrine

Du 4 au 7 juillet 2014 - Cour de l'Agora, Montpellier Danse

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